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Lettres

Retranscription de quelques lettres envoyées aux familles et ami(e)s.

Dernière mise à jour le 15 Mai 2023

Angleterre 31 mai 1941

 

Bien chère

Mère

 

Bonne Fête Mère Bien-Aimée.

 

Ce m'est un grand plaisir de me rendre à votre désir de vous donner des nouvelles de mon séjour en Angleterre.

 

Je vais en profiter pour vous envoyer le deuxième récit de cette aventureuse randonnée qui complétera la premier que je vous ai déjà envoyé et que vous avez probablement reçue. J'aurais pu vous écrire plus tôt, mais on attend toujours du nouveau.

 

Je n'écris pas à chacun en particulier car ce serait un peu long, vous m'en excuserez. Un mot à chacun comme quoi je n'oublies personne. Vous petite mère vous vous portez bien, je l'espère. 

 

Que le ciel vous protège et que nous vos enfants nous vous encouragions et prenions soin de vous comme vous l'avez faites pendant notre enfance. Hello! Joe ça va! as-tu été dans les bois cet été, Comment aimes-tu être en vacance! Quel XXXX as-tu occupé dans les derniers examens? Que j'aimerais être à Grandy pouvoir m'amuser, rire et aller aux fraises, ensemble. Pries bien la Ste Vierge qu'Elle me ramène le plus tôt au Canada. Toi Lucien, il paraît que tu deviens plus pensif au sujet de ton avenir.

 

Prends ce conseil de Real, ne te casse pas la tête par la vie intérieure intense c'ests très nécessaire, mais pries bien la Ste Vierge qui Elle l'éclaire et l'encourage à suivre la route dans laquelle tu seras le plus heureux pour ton avenir sur cette vie terrestre et t'assurer le bonheur éternel. Ne perds psa le sourire. Cécile, oh! celle-là ne se fatigue pas le sourire et quel sourire, il me semble monter le village avec elle comme nous le faisions Simonne, Lucien Daniel. Le trottoir n'était jamais assez large ah! ah! ah! Cécile sème le bonheur par ton sourire dans le coeur des jeunes gens mais ne leur vole pas leur coeur par un sourire. captivant ou encore moins passionnant.....

 

Oh! La fleur délicate et pensive me semble voir Simonne.

Une chose me fait pensés à toi et à une autre très haute par la carte de Noël  que tu m'as envoyé représentant la Très Ste Vierge.

 

N'oublies pas Real qui s'ennuie beaucoup dans un pays si loin de chez-lui. René, comment es-tu. Es-tu complètement rétabli de ton accident ou plus tôt de ta maladie. Es-tu aussi fort qu'avant. Tu as commencé à travailler le printemps passé, ça ne te fatigue pas trop. Tu ne dois pas faire de l'ouvrage forçante, ils doivent prendre soin de toi. Ce n'est certainement pas intéressant d'être malade comme tu l'as été. Ce n'était pas drôle le 8 de mai 1940 quand je suis allé vous voir avec Annette.

 

Elle en a pleuré dans l'autobus qui nous ramenait à Montréal. René tu sorts toujours avec Yvette. Vous vous aimez toujours? ah! ah! comme c'est beau l'amour. Envoies mes souhaits à Yvette à Mr et Mde Ponbriant et à ma tante et mon oncle ah! ah! Toi Noël  il parait que ça marche de première classe, jamais on ne t'entend parlé. Tu agi dans dans le silence à peu près comme la vertu d'humilité.

 

Il parait que tu est tombé en amour encore une fois, une belle poulette je l'espère. Si tu voyais de jeunes françaises, oh! elles sont amoureuses au suprêmes point, il faut en avoir peur. Plusieurs des nôtres des Canadiens Français sont t'allés dans le camp qui leur sert de refuge et ils ne veulent plus aller ailleurs, les Françaises adorent les Canadiens-Français.

 

Pour moi je ne sort plus seul j e suis attaché à un officier et tous les voyages que je fais sont d'affaires d'armée, de littérature et de photographie. J'aime bien mon poste.

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Rollad, vous me dites qu'il s'est enrôlé volontairement c'est bien beau de sa part, mais il aurait dû rester à la maison, mais si il aime l'armée. Vous me donnerez son adresse, merci.

​

Fernand et Constance, je vous remercie infiniment pour votre aimable messive. Je suis content d'apprendre que vous vous portez bien tous les deux. Je vais vous envoyer un souvenir d'Angleterre dans mon prochain congé. Donc cher frère et bien-aimée belle-soeur vous m'excuserez si je ne vous écris personnellement. Vous me dites que vous étiez pour faire des démarches afin de ramener ma chère Annette à la maison, je vous en serais infiniment reconnaissant, car vous rendiez Real le plus heureux de tous ceux qui ont laisser le Canada, leur famille et leur idéale. Encore une fois merci, merci de celui qui s'ennuie beaucoup. Mais je n'oublie certainement pas Mic et Lily, leur petite Denise car souvent je pense à eux. Vous étiez si charitable pour un malheureux vagabond. Combien de fois je me suis réfugié chez-vous et encore par les articles de fumage que vous m'envoyez encore. Je ne sais quand je pourrai vous remettre tout ça.

 

Mais la séparation un jour cessera et de retour au foyer puisse le ciel m'être favorable et m'accorde une vie plus agréable et surtout comme vous que je me fasse un chez-moi avec celle que je ne cesse de penser et que à nous deux nous puissions vous remettre un peu de ce que vous m'avez prodiguez. Merci Mic merci Lily. Denise remercie ta mère et ton père pour moi, tu veux en ma Denise et à mon retour je te remercierai moi-même. Merci Denise, bye. Tu me diras si Daniel te chante encore de ses romances, car tu le sais comme moi Daniel est un grand chanteur et quelle voix. Il était gentil et bien poli, j'ai hâte de le revoir, je m'ennuie beaucoup de lui. '' Je suis l'enfant de la misère qui est passé tout près de vous. ''

 

Je ne voudrais pas oublier ma parenté et surtout ma marraine. Meilleurs souhaits à tous.

 

Maintenant que je crois n'avoir oublié personne reprenons le récit d'Islande en Ecosse. Après avoir laissé l'Islande le dernier jour du mois d'octobre 1940 navigué dans les eaux dangereuse qui séparent l'Atlantique et la Mer du Nord qui forment ou plus tôt le rendez-vous des différents vents de la zône tempérée et la zône glaciale occasionnent les remous les plus traîtes de l'Atlantique nord car plusieurs navires y ont déjà péri. Le danger était encore beaucoup plus grand pour nous car l'ennemi allemands aurait bien voulu nous faire damage, mais une tempête nous protégeait contre toute agression de sa part soit par sous-marin ou par avion, les boches ne risquent pas leur peau en courant vers le danger.

 

C'est avec joie que nous apercevions les côtes Ecossaises et que dans quelques heures nous pourrons mettre pied à terre s'écrier dans notre intérieur '' Sauvé encore une fois. '' Nous étions bien petits sur l'océan, mais maintenant que nous sommes sur le solide nous bravons les plus audacieux Allemands qui nous feraient face. Nous défilons par les rues de Gourock petits port dans la baie de Clyde afin de nous rendent à la station du rapide qui nous fera évoluer vers les plus beaux paysages de l'Ecosse et de l'Angleterre. Avant de monter dans le compartiment qui nous est désigné quelque Ecossaises accouruent à notre rencontre nous prodigue leur générosité par des paroles d'encouragements et de bienvenue et nous distribuent sandwishes gâteaux et du bon thé. Les Ecossaises semblent captivantes car elle sont très amoureuses. Une poignée de main ici et un baises là et tous le sourire aux lèvres nous nous laissons ce charmant petit port caché dans le flanc d'une superbe montagne qui contourne complètement la baie secrète. Après quelques heures de marche le train s'arrête à une charmante station XXXX, où encore quelques Ecossaises de l'endroit nous font goûter quelques sandwishes au fromage et petits gâteaux et du café très chaud, il est je crois onze heures du soir puis le train s'ébranle de nouveau et je crois que nous roulons du soixante et dix à l'heure. Il fait noir depuis longtemps et avions reçu l'ordre de baisser les rideaux afin de faire le '' blackout '' complet de tout le train afin d'éviter les attaques des avions ennemies nocturnes.

 

La nuit se passe et nous harassé par la fatigue, le sommeil nous avait tous assoupli profondément. Longtemps après le levé du soleil, quelques uns ouvraient les rideaux et admiraient les beaux paysages de l'Angleterre qui se jouaient sur notre passage.

 

Enfin nous arrivons à Aldershot qui devait être pendant quelques temps notre station d'entraînement. La réception fut très fade. Le peuple anglais est naturellement taciturne encore plus par cette guerre qui lui met toute chose à ration qui lui enlève par la destruction des avions boches ses loisirs de nuits, ses richesses, ses immeubles de très grandes valeurs, ses édifices d'antiquité, ses châteaux où se déroulaient la vie de ses princes de ses rois et reines, son '' home '' est souvent un membre ou plusieurs de sa famille. Je crois que c'est bien assez pour rendre ce peuple triste et malgré tout gardes le front haut. Qu'est-ce que les gens du Canada diraient s'il y avait '' blackout '' tous les soirs, c'est-à-dire toutes lumières extérieures éteintes et  que vers les minuit commencerait les vrombissement des avions ennemies semant la mort et la destruction sur leur passage et cela jusqu'à l'aurore. C'est terrible. Les premiers mois, bien que l'on viennent à s'habituer au bruit, la vie est toujours en danger et souvent quand on se trouve dans un endroit de bombardement et que l'on voit tomber des miliers de bombes que des edifice s'effondre sous la force de l'explosion que des gens courent ici et là que à vingt pied de soi un s'écrase ruisselant de sang sur la pavée frappé par un éclat d'obus c'est surtout dans ces moments que l'ont souhaiterais être au Canada. Mais le peuple anglais a certainement plus de volonté que le peuple canadiene et plus de ténacité.

 

Vu le peu d'étendue de l'ile et la voisinage du Golf Stream qui occasionne la brume éternelle et les pluies qui si souvent mouillent le sol, apportant une extrême humidité qui vous rente dans toues les parties du corps et ça à toute époque de l'année vous rend pour ainsi dire mal à l'aise vous cherche malgré tout un endroit sec et chaud, c'est pour ça que si souvent nous entendions dire le '' home '', l'anglais se réfugie che lui et comme c'est un peuple très orgueilleux et fier de lui-même et afin de bien recevoir ses invités il en fait une si attrayante demeure et que si souvent c'est le rendez-vous soit pour le ''  thé '' qui est supposé réchauffer le corps, le '' lunch '' ou le '' bridge ''. Quand l'anglais est dehors il lui faut de l'exercice afin de ne pas être transi et voilà que le peuple anglais est si sportif. Maintenant pourquoi le peuple est-il le peuple le plus diplomate. c'est facile à concevoir. N'ayant qu'un toute petite ile pour subsister à une population de 50 000 000. Or les gens qui se trouve sans emploi ne peuvent pas se dire, je vais m'en aller dans les campagnes, toutes les places sont surbomdé, pleine à la capacité alors dans leur '' home '' que ça soit nimporte quelle classe, pauvre, ouvrière, aisée ou riches ou de princes ils discutent entre eux comment faire pour réussis et dans ses discutions il strouvent toujours les meilleur parti à prendre car la température, le climat à une grande influence sur la réflexion. Et voilà que depuis longtemps, des siècles, le peuple anglais est un peuple de réflexion et par conséquent un diplomate. C'est pour ça que sachant ses forces égales à l'Allemagne il ne peut rien faire pour tenter une invasion ou livrer un combat direct en Allemagne. Les forces terrestres de l'Allemagne sont supérieures, tandis de l'air et par mer les alliés l'emporte sur l'adversaire. Mais c'est par l'attente que les alliés vont gagner cette guerre, car les peuples sous le joug allemand vont finir par se révolter non pas un mais tous ensemble et l'allemand ne pourra plus rien faire à cause du trop grand étendue de terrain à garder et l'empire nazis va succomber sur tous les points. Et nous aurons la victoire, Dieu seul le sait. Revenons sur le caractère du peuple anglais en fait d'art, le peuple anglais est très peu artiste il semble plutôt économiser sur tout. 

 

Les chars sur rails sont trois fois plus petits que les notres, leurs automobiles ce sont en partie des austins, cependant très rares sont les autos de la grosseur des notre, ce qui a amené à construire des routes très étroites. Tout est en miniature. J'ai visité à maintes reprise des édifices importantes, en tre les bâtisses du Parlement à Londre, le château de Winsord, Abbeye de Wesminster, l'église de St Paul ce sont tous de très jolis édifices plusieurs de l'antiquité mais non artistique comme en France. Le peuple Français est artiste.

 

Donc assez du peuple anglais. Tout ceci est d'après l'opinion de Canadiens demeurant en Angleterre actuellement, mais qui on passé plusieurs années en France. Le peuple anglais n'est pas aimable ni sociales comme le français. 

 

La vie de soldat par ici devient monotone. Plusieurs canadien surtout de la première division ont demandé d'aller en action tout de suite ou de retourner au Canada.

 

Les schemes ou les [...] nous faisons de temps à autre nous changent un peu les idées. Quelquefois l'on passe trois, quatre jours dehors faisons des marches de cinquante milles et puis fatigué par la marche, le manque de sommeil et le mauvais temps nous sommes contents de rentrer au camp. Nous avons des vues animées et parlante trois fois la semaine, un concert ou autre amusements de temps en temps. Dernièrement nous sommes allé sur les côtes est de l'Angleterre, près de la France, nous avons été témoin d'un combat nocturne entre avions alliées et boches. Plusieurs ennemies ont tombées. Les jets de lumières éclairent très haut et quand un avion ennemie est dans le filet de lumière un grondement se fait entendre et un obus monte vers le firmament puis un autre et tant qu'ils n'ont pas frappé l'avion allemand. Mais quand elle est frapper vous entendez l'avion descendre comme un bolide et s'écraser sur le sol dans un fracas infernal que vous entendez à des milles de distance et se consume rapidement dans l'incendie de l'agonie et de la mort. Puis tout recommence au répérage d'une autre aéroplane ennemies. Triste sort de ceux qui sont ainsi abattues. 

 

Afin de vérifier si tout est en ordre dans l'armée nous avons l'inspection faites soit par le brigadier, le général ou un prince ou encore comme la visite du roi et de la reine. La reine eset assez jolie, mais quelque chose vous retient votre admiration quelque chose vous captive. D'abord j'étais à quelques pieds d'eux et je n'avais pas assez d'yeux afin de les examiner davantage. Le roi a le teint hâlé par le climat et quelques rides font leur traces sur ce visage royal, très haut de stature, la reine assez grande, parlant correctement le français a parler en notre langue et toujours le sourire aux lèvres. Elle aime beaucoup les canadiens français. Le roi sourit mais se sent plein de confiance avec les canadiens-français, il bégaye beaucoup.

 

Je suis allé voir les princesses Margaret Rose et Elizabeth au château de Windsord et elles semblent s'amuser comme les autres jeunes filles de leur âge. Elles jouaient avec deux de leurs chiens favoris et le chien que vous voyez sur cette photo en première page a été s'amuser lui aussi, les princesses l'ont flatté et m'ont demandé son nom en anglais, je leur dit '' Spudd '' car c'est un chien qui vient du duc de Wellington jr. qui m'a été donné et ce chien trouvant beaucoup de plaisir à s'amuser avec les princesses ne voulait pas revenir, alors comme elles sont entourées de gardes, un me le ramena, puis je n'ai voulu faire passer ce fait s'en vous envoyer cette photo. Notre camp n'est pas bien loin du château ils nous est facile d'y aller le dimanche. Le château est très vieux, c'est dans une

 

Dans ces moments libres nous trouvons le temps bien long, le soir et quelque fois je lis ou j'écris des notes, des lettres. J'aimerais tant vous lire vos lettres toute les semaines tout en savourant une bonne pipe de tabac canadien. Depuis près de trois mois je n'ai eu ce plaisir de fumer du canadien. Est-ce serait trop vous demander de m'envoyer quelques livres, quelques cigars, une bonne pipe forte de préférence avec l'amble rond si c'était possible aussi des lames à razoir et quelques friandises. Ce serait en échange de l'argent que je vous envoie. Ca fait déjà trois à quatre mois que j'ai tout changé les papiers en votre nom. Je ne sais pas ce qu'il font à Ottawa, ils sont si lent. Je ne sais si vous avez reçu des nouvelles d'Annette, comme j'aimerais recevoir quelques choses d'elle, un simple mot me changerait complètement le moral.

 

Je me sens bien abattu.

 

Mais avant de continuer je vous prierais de vous méfier de tout ceux qui iraient vous demander d'envoyer quelque chose pour votre garçon, car ces gens-là sont tous des profiteurs de guerre. Plusieurs centaines ont été arrêtés et mis en arrière les barreaux. Ces gens-là mériteraient qu'on les fusillerait sur le champ, car ce sont la plus basse crasse de voleurs. Encore uen fois méfie-vous de ces gens là, et rapportez-les ou faites-les rapporter à la police militaire le plutôt possible. Donc soyez sur vos gardes Merci. Vous me direz si vous avez eu des nouvelles d'Ottawa au sujet des chèques et d'annette.

 

Je termine en vous laissant tous le bonjour et à bientôt

 

Réal Galipeau

1941

Mai

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